Le cancer bronchopulmonaire primitif (CBPP) est le premier cancer en termes de mortalité à l’échelle mondiale. Le tabagisme est un facteur de risque classique et universellement reconnu. Toutefois, l’origine professionnelle de ces cancers reste non négligeable.

Évaluer la fréquence des CBPP d’origine professionnelle et leur déclaration en maladie professionnelle.

Étude transversale portant sur les patients ayant consulté ou ayant été hospitalisés au service de pneumologie du CHU Farhat-Hached de Sousse pour CBPP entre octobre 2012 et septembre 2013. Une enquête professionnelle a été réalisée avec chaque patient à la recherche d’une exposition à des agents, mélanges d’agents ou circonstances d’exposition, incriminés dans la genèse des CBPP selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Au total, 109 cas de CBPP ont été colligés dont 90,8 % étaient des hommes. Un tabagisme actif était rapporté par 88,1 % des participants. Parmi les 109 cas, 47 (43 %) ont été exposés à un ou plusieurs cancérigènes CIRC 1 ou 2. Il s’agissait principalement des gaz d’échappement diesel chez 18 patients, la silice cristalline chez 14 patients et le chrome chez 8 patients. Pour les autres cas, les cancérigènes et expositions retrouvées étaient l’amiante, le nickel, l’arsenic, les hydrocarbures aliphatiques polycycliques, le cadmium et le métier de peintre. Seulement trois cas de CBPP ont été déclarés en maladies professionnelles au titre du tableau n^o 18 : l’amiante.

Une enquête professionnelle à la recherche d’une éventuelle exposition à un cancérigène doit être systématique devant tout CBPP. La déclaration en maladie professionnelle indemnisable est une obligation de tout médecin qui en fait le diagnostic. Une actualisation régulière de la liste des tableaux des maladies professionnelles indemnisables à la lumière des avancées scientifiques est obligatoire.